Paris 1980. Au milieu de la foule qui se presse autour du cimetière de Montparnasse où l’on enterre un écrivain, Michel Marini retrouve une vieille connaissance, Pavel, qu’il n’avait plus vu depuis 15 ans. Cet écrivain, que l’on devine être Jean-Paul Sartre, ils l’ont connu tous les deux, au temps du club des incorrigibles optimistes. Commence alors pour Michel la remontée des souvenirs…
Paris 1959. Michel a douze ans. Cherchant à échapper à l’atmosphère familiale pesante, il partage son temps entre son lycée, ses livres et le café Balto où il devient un as du baby foot. Amateur de rock, passionné de littérature et de photographie, il passe ses après-midi au café et tombe rapidement en admiration pour les amis de son frère Frank : Pierre et sa sœur Cécile avec qui il se nouera d’amitié. Mais sa vie bascule lorsqu’il découvre dans une arrière salle du café le « club des incorrigibles optimistes ». Il y fera la connaissance de Werner, Leonid, Igor,… tous des immigrés des pays de l’Est qui ont quitté leur famille, leurs amis pour sauver leur vie. Fuyant la terreur stalinienne et les régimes communistes, ils se sont retrouvés en France et vivent une existence précaire. Chacun raconte sa vie de déchus, les petits boulots qui les font survivre dans une France qui ne veut pas les intégrer. Certains ont un passé héroïque, d’autres, un passé qu’ils cherchent à cacher, tous sont victimes de la Guerre Froide, du stalinisme. Ces apatrides se retrouvent dans cette salle pour y jouer aux échecs et parler politique. Michel y croisera même Sartre et Kessel.
Pendant ce temps, la famille de Michel se déchire entre la branche conservatrice maternelle et celle de son père d’origine italienne, la France s’échauffe sur la question algérienne, les jeunes s’engagent, le parti communiste français fait de plus en plus d’adeptes
C’est ainsi que, sur fond de musique rock, de guerre d’Algérie et d’histoires communistes, Michel apprend la dureté de la vie, connaît le chagrin, l’injustice, la trahison. Dans ce chaos, il rentre l’amour et Sasha, l’homme qui sera la clé de tous les mystères. Mais comme lui diront Sasha et Igor, « tu es vivant, ne te plains pas, pour toi tout est possible ». En effet, même dans les heures les plus difficiles, ils restent d’incorrigibles optimistes…
L’auteur, dont ce roman est son premier, mêle avec beaucoup d’habilité l’histoire mondiale des années 60 et la vie familiale petite bourgeoise de la famille Marini. A travers ce roman d’initiation, Guenassia trouve le ton parfait, l’humour pour exprimer cette grande énergie et cette grande humanité qui permet de survivre aux idéaux perdus. C’est un très beau roman d’apprentissage et les 700 pages se lisent facilement grâce aux talents de conteur de l’auteur.
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