Lors de notre causerie littéraire dimanche dernier, nous avons échangé avec plaisir sur le dernier roman de David Foenkinos… Qui se cache donc derrière ce mystérieux Henri Pick dont le roman a pulvérisé les ventes en quelques jours ?
Il faut dire que cet auteur et son livre Dernières heures d’une histoire d’amour ont tout pour intriguer… un manuscrit posthume trouvé dans la bibliothèque des livres refusés de Crozon, un écrivain pizzaiolo que personne ne soupçonnait d’écrire, sa trouvaille par une jeune éditrice et son amoureux, lui aussi écrivain… Lecteurs, critiques, éditeurs, journalistes, chaque acteur de la sphère littéraire y va de son avis : coup marketing, machination, chef d’œuvre, vie secrète, le livre fait parler de lui et a des conséquences étonnantes sur le monde de l’édition.
L’intrigue de ce dernier roman de Foenkinos est captivante et nous incite, nous aussi, à nous laisser prendre au jeu, à tenter de découvrir qui a écrit ce roman d’amour, aidés par la ligne ténue entre fiction et réalité[1], thème très présent dans l’œuvre de Foenkinos. Pourtant, nous n’avons pas réussi à adhérer complètement au Mystère Henri Pick notamment car les personnages nous ont semblé trop grossiers, à la limite du cliché : le bibliothécaire introverti et célibataire endurci, l’étoile montante de l’édition parisienne, jeune et ambitieuse, le critique littéraire alcoolique, l’écrivain débutant qui n’a pas confiance en lui…
A travers ce roman, on se pose également la question de l’importance de la forme sur le fond et les réflexions sur le monde littéraire, sur l’édition, les publications, l’écrivain, sur le « roman du roman » sont intéressantes mais à nouveau manquent de profondeur. Elles ne sont que balayées, comme si l’auteur ne voulait pas prendre le risque de se positionner complètement. Le mystère Henri Pick est donc un roman agréable qui nous tient en haleine et qui se lit comme un polar mais qui ne marque pas autant les esprits que Charlotte.
[1] Ce flottement entre réalité et fiction est notamment entretenu par les nombreuses notes de bas de page de l’auteur, qui nous ont tantôt amusées, tantôt agacées.
On a aimé :
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Les références littéraires parsemées à chaque coin de page.
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Lire un livre qui parle de livres.
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L’écriture tout en délicatesse de Foenkinos.
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Les discussions et réflexions que ce roman a suscitées chez nous.
Les lecteurs se retrouvent toujours d’une manière ou d’une autre dans un livre. Lire est une excitation totalement égotique. On cherche inconsciemment ce qui nous parle. Les auteurs peuvent écrire les histoires les plus farfelues ou les plus improbables, il se trouvera toujours des lecteurs pour leur dire : « C’est incroyable, vous avez écrit l’histoire de ma vie ! ».
Cela avait donc existé, et c’était peut-être ça le plus important. Oui, cela avait existé. Tout comme les récits lumineux qu’elle formait au cœur de son obscurité. La vie possède une dimension intérieure, avec des histoires qui n’ont pas d’incarnation dans la réalité mais qui pourtant sont vécues.
Je vous conseille également chez cet auteur: Charlotte, La délicatesse, Les souvenirs