Bien que romaniste et amoureuse de la langue française, il m’arrive de piocher des expressions dans la langue de Shakespeare qui regorge de formules succulentes exprimant à merveille un concept. Parmi celles-ci, j’aime particulièrement le coffee table book.
Coffee table book
Coffee table book… ça ne vous dit rien ? Mais si… Vous voyez, ce livre que l’on pose sur sa table de salon et qui devient un objet de décoration en soi ? Ce livre que vous avez feuilleté à la recherche d’une belle illustration ou d’une citation qui ferait écho à votre humeur du moment. Ce livre qui sert à divertir vos invités et à inspirer la conversation. Ce livre qu’on n’a jamais vraiment lu finalement…
Je le concède, la définition de ce coffee table book est légèrement péjorative envers le livre en question. Qui aurait envie d’écrire un ouvrage qu’on ne lit pas et dont la seule destinée est de « faire joli » ? Et pourtant, c’est bien le livre à poser sur la table du salon à côté d’une tasse de café parce que c’est un livre qu’il faut avoir.
La meilleure des vies
C’est là que La meilleure des vies de J.K. Rowling entre en jeu et bouleverse (oui, oui !) les codes du coffee table book. Il s’agit de la retranscription du discours qu’elle a prononcé en 2008 devant les étudiants d’Harvard lors de la cérémonie de remise des diplômes. Certains d’entre vous ont peut-être déjà visionné ce discours émouvant et criant de vérité sur youtube.
Les vertus de l’échec et l’imagination
Si vous me lisez depuis quelques temps, vous connaissez déjà mon amour pour Harry Potter et mon admiration envers J. K. Rowling que les adultes limitent trop souvent à une auteure jeunesse à grand succès. Sa vie est une véritable success story comme les Américains en raffolent. Ayant vécu dans une extrême pauvreté avant la parution des aventures du petit sorcier, elle est très bien placée pour parler de l’expérience de la déception et de l’échec. Au public privilégié de Harvard, elle en démontre la vertu. Elle leur parle également de l’importance de l’imagination. Et quand elle se retrouve au fond du trou, que lui reste-t-il? L’espoir et la volonté que les choses peuvent changer. La faculté de se mettre à la place des autres et de comprendre leurs vies, si différentes soient-elles. C’est cette capacité qui lui permet d’améliorer son monde, de l’imaginer en mieux.
Pourquoi acheter ce texte si on peut le visionner ?
Parce que tout d’abord, en bon coffee table book, c’est un objet magnifique. Il contient de très belles illustrations et met joliment en valeur les mots de Rowling. Plonger dans ce texte en cas de coup de mou vous donnera la motivation et l’envie de vous lancer dans de nouveaux projets. De plus, il s’adresse à tout lecteur, quel que soit son âge, quelle que soit son étape de vie : parfait donc d’en laisser l’accès à tous…
Ensuite, pour ceux qui croient que c’est l’occasion pour l’auteure de s’enrichir un peu plus, sachez que 90 % des bénéfices sont reversés à l’association Lumos, créée par J. K. Rowling qui vient en aide aux enfants défavorisés, et 10 % sont accordés au système d’aide financière aux étudiants d’Harvard.
Et le café dans tout ça ?
La meilleure des vies est donc pour moi le beau-livre* parfait à lire en dégustant une bonne tasse de café revigorante. Du café, d’accord, mais pas n’importe lequel. Oubliez George et sa moustache de lait, celle de Javry est bien plus belle. Un vrai régal intellectuel, visuel et gustatif !
* traduction française de coffee table book, beaucoup moins imagée que sa version anglaise.
Nous n’avons pas besoin de magie pour transformer notre monde : nous portons déjà en nous tout le pouvoir dont nous avons besoin.
Il est inévitable d’échouer d’une manière ou d’une autre au cours de son existence. Il est impossible de vivre sans rater quelque chose, à moins de vivre avec la plus extrême prudence, autant dire ne pas vivre du tout – auquel cas vous aurez échouer par défaut.
Contrairement aux autres créatures de cette planète, les êtres humains sont capables d’apprendre et de comprendre quelque chose sans l’avoir eux-mêmes vécu. Ils peuvent se penser à la place d’autrui.