J’ai l’impression qu’il y a deux Jeanne en moi, une qui a eu envie de cette vie calme et bien rangée, et l’autre qui voulait être différente. La première a été la plus forte. Mais j’ai besoin, de temps en temps, de sentir en moi la présence de l’autre.
À la manière ďAmélie Poulain, Claudine Gallay nous invite dans son roman La Beauté des jours à suivre cette double Jeanne en quête d’équilibre. Qui se cache derrière cette mère de deux grandes jumelles, épouse d’un gentil mari bricoleur et guichetière de poste dans une petite ville de province ? Une enfant blessée par un père en manque de ce fils mort-né, une femme qui se libère grâce à sa fascination pour les performances artistiques de Marina Abramovic. La folie et l’audace de cette artiste lui donnent des ailes, lui permettent à son tour de créer un autre monde qui se superpose au réel d’apparence si banal. L’art a un effet cathartique, qui n’en a pas déjà fait l’expérience sous une forme ou l’autre?
Tels des clichés, les chapitres sont autant de petites séquences du vécu de Jeanne, tantôt bien ancrée, tantôt « hors » d’elle. La beauté des jours, c’est celle du quotidien à condition d’y mettre de la fantaisie, un grain de folie ou encore une belle dose d’imagination. Livre très doux à découvrir au lendemain de nos vacances à peine terminées…
Nb : sans doute, un roman plus féminin…