La plus précieuse des marchandises, une petite perle de beauté et d’amour que nous vous conseillons de découvrir sans tarder. Il était une fois une mère en manque de parentalité qui adopte une petite boule de vie tombée d’un train, un pauvre bûcheron qui cache un coeur d’or sous une apparence bien rustre et un ogre terrifiant qui ouvre un jour grand ses portes pour sauver deux âmes en danger.
Un conte – car c’est ainsi que se définit le livre – se caractérise par son intemporalité et pourtant… il ne faut pas être grand historien pour vite comprendre que la forêt du bucheron n’est autre que la forêt polonaise et que la marchandise du train n est autre que les milliers de déportés vers les camps de la mort…
Par définition aussi, le conte aborde des questions existentielles et c’est bien le cas ici : quel choix cornélien un père est-il parfois amené à poser par amour pour ses enfants ? Quelles sont les faces cachées des hommes en situation de peur ?
La force du conte et le pouvoir de la métaphore dépassent souvent les essais. Jean-Claude Grumberg l’a bien compris.
Les jours suivants, pauvre bucheron tout comme pauvre bucheronne ne ressentirent plus le poids des temps, ni la faim, ni la misère, ni la tristesse de leur condition. Le monde leur parut léger et sûr malgré la guerre, ou grâce à elle, grâce à cette guerre qui leur avait fait don de la plus précieuse des marchandises.