Gratitude.
Ce mot fait-il suffisamment partie de notre vocabulaire ? Delphine de Vigan l’introduit de façon originale dans son dernier roman. Quand Michka prend conscience qu’elle n’arrive plus à s’exprimer et qu’elle « perd » les mots, l’aphasie est déjà tristement à l’œuvre. Elle doit accepter de quitter son appartement et de se retrouver dans une maison de repos et de soins. Deux personnes chères à ses yeux l’accompagnent sur ce chemin difficile : Marie, sa fille adoptive, qui par sa présence attentionnée lui exprime sa gratitude pour l’amour reçu depuis son jeune âge et le jeune orthophoniste qui aide sa patiente avec cœur et compétences. Malgré le vide qui s’installe en elle, Michka continue à distiller ses messages de résilience, de rapprochement et de pardon.
J’ai aimé
- l’hommage rendu aux gens qui travaillent auprès des personnes âgées
- la délicatesse de la plume de Delphine de Vigan pour aborder le sujet difficile de l’amnésie et de la vieillesse
- refermer ce livre et me dire que MERCI est le plus beau mot de la langue française.
Décidément, nous aimons beaucoup cette auteure, comme vous pouvez le constater ici ou ici!
Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un parfum. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences.
Et la peur de mourir.
NB: Les Gratitudes est le deuxième volet d’un triptyque entamé avec Les Loyautés. Chacun des trois romans composant cet ensemble peut se lire de manière parfaitement autonome.