A travers ce roman, Tracy Chevalier nous conte l’histoire d’une jeune Quaker anglaise, Honor, qui se retrouve seule sur le continent américain après la mort de sa sœur, promise à un jeune anglais récemment immigré. Elle aura du mal à s’adapter à l’Ohio de 1850, à ses coutumes, à la nouvelle communauté religieuse des Amis, différente de celle dans laquelle elle évoluait en Angleterre, à vivre selon leurs principes et à être reconnue pour ses talents de couturière et de brodeuse.
Le chemin sera long mais sa persévérance et sa force de caractère l’aideront à franchir les obstacles. Honor va également être confrontée à la situation de l’esclavage et sera balancée entre la volonté d’aider ces esclaves et le principe Quaker de ne pas mentir.
En lisant La dernière fugitive, on explore les mœurs des Quakers, les secrets de confection des quilts (des patchworks) et les coutumes qui s’y rattachent. On découvre également le combat pour l’égalité et le réseau « chemin de fer clandestin » qui venait en aide aux esclaves pour les faire passer au Canada. Enfin, on en apprend plus sur la vie de ces Anglais partis vivre aux Etats-Unis, sur les difficultés que cela engendre et notamment sur celle de se construire un nouveau chez soi et d’apprivoiser un environnement qui peut paraître hostile de prime abord.
Tracy Chevalier réussit à nous transmettre ces tensions, tout en ménageant un certain suspense et elle nous emmène dans un autre monde grâce aux belles descriptions. Ce roman est très agréable à lire et nous fait passer un bon moment même s’il est parfois un peu trop sage, manque de relief et de quelque chose qui nous ferait totalement adhérer aux personnages.
J’ai aimé :
-
Découvrir la société des Quakers que je ne connaissais que vaguement et essayer de comprendre leur mode de vie.
-
Me glisser dans la peau de ces émigrés anglais qui se retrouvent à mille lieues de ce qu’ils connaissent.
-
Imaginer une Amérique encore très sauvage.
-
Me laisser bercer par le rythme tranquille du récit et l’écriture fluide de Tracy Chevalier
Je crois qu’au fond d’eux-mêmes la plupart des gens du Sud ont toujours su que l’esclavage était une faute, mais ils ont accumulé des couches et des couches d’arguments pour justifier cette pratique.
Je suis en train d’apprendre la différence entre fuir quelque chose et fuir vers quelque chose.
Quand un principe abstrait se trouvait impliqué dans la vie de tous les jours, il perdait de sa clarté et de son intransigeance et il s’affaiblissait. (….)on pouvait à bon droit abjurer ses principes et renoncer à agir.
A lire aussi chez cette auteure: La jeune fille à la perle, Prodigieuses créatures, Le récital des Anges.